La centrale nucléaire de Beznau est bien trop âgée pour être considérée comme sûre. Il y a quelques minutes, 100 militants Greenpeace ont réussi à pénétrer sur le site de la centrale argovienne pour en exiger la mise à l’arrêt immédiate. Avec 45 années d’activité à son actif, cette installation est la plus âgée encore en service sur la planète. En découlent plusieurs défauts de sécurité inadmissibles susceptibles de mettre en danger la population suisse ainsi que nos voisins européens.

Originaires de Suisse et de différents pays européens (Allemagne, Autriche, France, Liechtenstein, Italie, Pologne, Hongrie et Slovénie), les militants Greenpeace ont suspendu des banderoles à plusieurs endroits de la centrale avec le slogan « The End ». Cette action non-violente a pour but d’éviter que, 3 ans après la catastrophe de Fukushima, la Suisse ne soit touchée par un drame similaire.

« Trois des plus vieux réacteurs nucléaires de la planète se trouvent sur le territoire suisse », déclare Florian Kasser, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse. « Il faut mettre un terme à cette expérimentation nucléaire afin de protéger efficacement la population. Avec des installations aussi vétustes, le risque d’accident augmente avec chaque jour qui passe. »

Une étude réalisée par l’ancien directeur de la surveillance nucléaire allemande, M. Dieter Majer, a récemment décelé de nombreux défauts de sécurité qui l’ont amené à demander la mise à l’arrêt immédiate de la centrale de Beznau, mais aussi de celle de Mühleberg. Les problèmes liés au vieillissement des installations comme les fissures et la corrosion, ainsi que des concepts de construction complètement dépassés constituent des risques non négligeables. Ces centrales sont loin de correspondre à l’état actuel de la science et de la technique, seuls susceptibles de garantir un niveau acceptable de sécurité pour la population.

Malgré l’urgence démontrée par le rapport de Dieter Majer, les exploitants des centrales et l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) refusent toujours d’imposer une date butoir pour la durée d’exploitation des centrales nucléaires. Le Conseil fédéral a pour l’heure échoué à imposer une telle limitation. Les Chambres fédérales sont elles aussi restées passives sur le sujet.

« Il est du devoir du Parlement de se prononcer rapidement sur la question et d’enfin concrétiser la sortie du nucléaire », déclare Florian Kasser. « Il doit décider de la mise à l’arrêt immédiate des plus vieux réacteurs du pays, c’est-à-dire ceux des centrales de Beznau et de Mühleberg. Trois ans après Fukushima, on ne peut plus se permettre de jouer avec la sécurité de la population. »

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